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La production de déchets s’accroît à un rythme sans
précédent, dans les pays développés comme dans les pays en
développement, et leur élimination, dont les municipalités
s’acquittaient sans peine auparavant, est devenue un problème
environnemental majeur. Les déchets produits par une ville sont
directement liés à sa richesse relative. Dans les pays riches, les
déchets ont une faible densité et contiennent de grandes quantités
d’emballages, de plastique et de papier. Dans les pays moins riches, ils
ont une forte densité et sont très humides. Les différents types de
déchets exigent des modes de traitement et d’élimination différents.
Les ménages, les petites entreprises et les cliniques produisent de plus
en plus de déchets dangereux, qui sont parfois déversés de manière
incontrôlée dans le milieu naturel faute d’une surveillance suffisante.
La plupart des pouvoirs locaux et des sous-traitants privés n’ont pas
les moyens de s’occuper des déchets dispersés.
Les autorités municipales consacrent souvent de 20 à 30 %
de leur budget à l’assainissement et à l’élimination des déchets. La
plupart de leurs dépenses à ce titre – 70 % environ – sont imputables
aux frais de transport, qui sont de plus en plus élevés en raison de
l’inefficacité de la collecte des déchets, elle-même due à la mauvaise
organisation de leur transport et à l’insuffisance de l’entretien des
véhicules utilisés.
Dans de nombreux pays, l’élimination des déchets
laisse encore beaucoup à désirer. La mise en décharge est incontrôlée et
les déchets dangereux sont mélangés avec les déchets non dangereux, ce
qui représente un danger important, non seulement pour les personnes
appelées à s’occuper des déchets dans le cadre de leur travail, mais
aussi pour celles qui vivent à proximité d’installations de traitement
des déchets ou tirent leurs revenus de ces derniers. Actuellement, de
nombreuses municipalités connaissent de grosses difficultés
environnementales et sanitaires faute d’avoir géré convenablement les
déchets solides.
Fin 2006, les Pays membres de la CEE devront atteindre
des objectifs environnementaux précis, fixés par la directive :
• 4 kg/an/habitant de DEEE devront
être collectés. Environ 13kg/habitant d’équipement en appareils
électriques et électroniques sont mis sur le marché chaque année.
Environ 2 à 3 kg/habitant sont collectés dans les circuits de collecte
et de valorisation existants.
• 70 à 80 % des produits collectés
devront être recyclés et valorisés selon des objectifs spécifiques
déterminés par type de produits concernés (ces taux sont exprimés en %
du poids moyen par appareil). Le recyclage et la réutilisation doivent
être privilégiés.
• La dépollution des substances
réglementées fait l’objet d’exigences précises. Ex : Ecrans tube
cathodique, gaz provenant des appareils de froid, ...
LES DEEE: c'est parti
Avec beaucoup de retard, le
décret français transposant les directives européennes est enfin
appliqué depuis le 15 novembre 2006.
Enfin, après bien des atermoiements, le
décret d'application des directives 2002/92/CE et 2002/96/CE relatives à
la limitation des substances dangereuses et à l'élimination des DEEE
(déchets d'équipements électriques et électroniques) entre en
application . Les filières doivent maintenant entrer réellement en
action. Une telle initiative devenait urgente quand on sait que la
France produit chaque année 1,7 millions de tonnes de DEEE. L'objectif
de collecte est dans un premier temps de 4kg/an/habitant.
La mise en place d'un
Processus d'élimination des DEE est avant tout un processus
logistique. Si les différents organismes en charge de cette
problématique ne mettent pas en place un système centralisé de
pilotage actif des collectes, le coût sera prohibitif et les
coût de transport /coût de traitement seront trop
importants...
Un extrait de
ce qui est publié par l'ADEME sur ce sujet de la logistique des
déchets
La logistique reste encore le parent pauvre de l’élimination des
déchets ménagers.
C’est en fait la thèse du rapport
« Gestion des déchets ménagers et assimilés : transport et
logistique » . Christophe Ripert, ingénieur à la direction de
l’air et des transports de l’ADEME et coauteur de l'étude,
résume : « la logistique,
autrement dit l’organisation optimisée des flux de déchets, a
été mise en place de façon empirique dans les collectivités. Or
le transport de ces déchets, essentiellement par voie routière,
génère des coûts importants et un impact négatif sur
l'environnement avec la circulation des véhicules. »
Les coûts logistiques représentent en moyenne la moitié du coût
de traitement des 30 millions de tonnes annuelles de déchets
ménagers et assimilés (données 1998). Jean-Louis Bergey,
Chef de département à la Direction des déchets municipaux,
distingue deux volets : la collecte et le transport. «
La collecte n’est pas toujours
optimisée au plan logistique mais des économies immédiates sont
possibles : beaucoup de matériels non polluants sont par exemple
sous-employés. On peut aussi s’intéresser aux bennes
fonctionnant aux énergies alternatives comme le gaz ou
l’électricité. Le moment idéal pour réfléchir au problème est la
mise en place de la collecte sélective puisque les circuits de
collecte sont remis à plat. » ajoute Jean-Louis
Bergey.
Décider la
logistique en amont
« la révision des plans
d’élimination des déchets ménagers est l’occasion d’une
meilleure intégration des paramètres logistiques au sein des
organisations existantes », estime Christophe Ripert.
Pour trouver des solutions, l’ADEME propose une méthode
multicritères et un ensemble de recommandations.
Sur le plan transport, l’optimisation consiste à diminuer les
déplacements de déchets et à adopter des techniques alternatives
à la route, comme les solutions multimodales rail-route. Dans
les Hautes-Alpes, on recherche ainsi l’emplacement optimal pour
une usine de traitement par rapport aux différents gisements de
déchets locaux. L’ADEME, partenaire technique et financier pour
les études de faisabilité, a aussi contribué à l’adoption de
transport des déchets par rail dans l’Ain. Et dans l’Oise, on
étudie des acheminements par voie d’eau.
Une bonne logistique peut enfin passer par la création de
stations massifiant les flux. «
La création d’une station de
transfert devient pertinente entre 10 et 15 kilomètres de
transports de déchets pour une ville générant plus de 50 000
tonnes annuelles », affirme Christophe Ripert. Ces
différents moyens proposés doivent être associés. Mais s’il
n’existe pas de méthodologie « standard », chaque cas a sa
solution. Et
il est impératif que les
enjeux logistiques soient pris en compte le plus en amont
possible
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